Moi : Salut Toi ! Bon,
alors, tu m’as donné le titre mais …
Soi : Ce n’est peut-être
pas la peine de faire semblant que tu ne connais pas la suite, non ?
On est entre nous, pas la peine de feindre quoi que ce soit. Ok ?
Moi : Ok. Donc, tu vas
me parler de la façon la plus simple, la plus directe, de te ressentir, de
t’entendre ? C’est ça ?
Soi : Oui, et tu peux
t’y employer à n’importe quel moment. Je te répondrais toujours, tant que tu
décrocheras le combiné bien sûr !
Moi : Bien sûr ! Je
me suis déjà aperçu que c’était bien le cas. Merci d’être toujours là pour
moi !
Soi : Même si Je le
voulais, Je ne pourrais pas être ailleurs ! Tu n’existes pas sans que Je
sois là.
Je suis ton Essence. Tu es
Mon existence.
Moi : Evidemment, de ce
point de vue-là, ça ne dépend que de moi d’accepter de t’entendre … ou
pas !
Soi : Oui, on peut dire
ça. Ca ne dépend que de toi de M’accepter … ou pas !
Tout en sachant que ce n’est
pas le seul moyen pour Moi de te contacter mais c’est le seul moyen pour toi de
me sentir véritablement.
Ce ne sont pas des mots que
tu vas entendre.
Moi : Ah bon ? Pas
de petite voix genre Jimini Cricket alors ?
Soi : Non, moi Je suis plus
du genre silencieux. Ce sont des idées qui jailliront, avec plus ou moins de
puissance, d’intensité, de durée. Plus ou moins de clarté.
Tu les traduiras en concepts
comme tu le pourras, avec tes propres mots, avec tes moyens de l’instant, comme
tu le fais actuellement.
Moi : Ok. Bon, on y
va ? J’ai hâte !
Soi : Je sais bien.
T’es prêt pour une petite
lapalissade ?
Moi : J’adore ça !
Soi : C’est la question
qui est débattue depuis la nuit des temps. Elle est la même pour tout le monde,
cependant la réponse est propre à chacun, suivant sa connexion avec Moi :
« Qui suis-je ? »
...
Moi : On dirait
« Question pour un champion » !
Soi : C’est tout à fait
le cas ! Tu n’es qu’un champion qui s’ignore !
Moi : Merci
frérot ! Alors, Ta question, est-ce que c’est : « Qui es-tu,
Toi ? » ou « Qui suis-je, moi ? »
Soi : Intéressant. Tu
soulèves la même sempiternelle question que les religieux et les
philosophes !
Les religieux cherchent à
connaître Dieu, les philosophes à se connaître soi. Les uns cherchant la
réponse à leur question à l’extérieur, et les autres la cherchant à
l’intérieur. Au bout du compte, il s’avère que ce sont deux chemins différents pour
arriver à la même source.
L’Un n’allant pas sans
l’autre. Comme nous deux !
Moi : Comme la fumée
sans le feu, la plante sans la graine, l’enfant sans sa maman ?
Soi : Exact. Maintenant,
je t’engage à te poser cette simple question, qui est-tu ? Qui est ce
« Je » autour duquel tourne apparemment ton monde ?
Moi : Qui suis-je ?...
Il faut trouver une réponse ?
Soi : Non, pas vraiment.
Il n’y a rien à devoir faire, pas d’obligation à honorer. Il s’agit juste de
s’amuser avec cette question. Te laisser porté par elle et voir où elle
t’emmène.
Je t’invite à y participer
comme à un jeu, une chasse au trésor au cours de laquelle tu profites du
plaisir de la découverte, ne sachant pas à l’avance ce que tu vas trouver.
Moi : Qui … suis … je …?
Soi : Bon début.
Ralentir est le premier pas à effectuer pour descendre l’escalier vers Soi.
Moi : Je suis ... moi … Ïan.
Soi : Oui. Mais
encore ?
Moi : Je suis … l’enfant
de mes parents.
Soi : Oui. Quoi
d’autre ?
Moi : Je suis … un
esprit … un corps …
Soi : Encore plus
profondément. T’es sur la bonne voie. Continue …
Moi : Je … suis … une
âme ?
Soi : C’est pas encore
tout à fait ça … ne t’arrête pas là …
Moi : Je … suis…
Soi : Là … tu y es
presque … Tu commences à sentir la détente qu’il y a dans cette simple
expression : Je suis …
Moi : Je …
Soi : Vas-y,
vas-y ! Découvre-Toi …
Moi : …
Soi : Ouvre-toi ...
Moi : …
Moi : …
Moi : …
Moi : Oh putain !
C’est ça ? Simplement ça ? Ce ouf de soulagement ?
Soi : Ben oui, tu
voulais que ça soit plus compliqué ?
Moi : Non … bien sûr,
mais je croyais que…
Soi : C’est bien ça le
hic ! Les croyances, de toutes les sortes, peuvent te libérer d’une
certaine prison à un moment, et t’emprisonner à un autre moment.
Quand tu les laisses
momentanément de côté, tu t’aperçois, tu ressens, que la réponse est en deçà de
tout ça.
Arrive alors le même
soulagement que tu ressens quand le ventilateur de ton ordinateur s’éteint,
après t’avoir rabâché le même son toute la journée. T’étant habitué, tu croyais
tellement profondément que le sifflement du ventilo faisait partie du silence que
tu le percevais comme cela. Jusqu’à ce que tu re-goûte au Silence intégral.
Et si tu pouvais vivre sans
ce bruit incessant, mais avec le doux ronronnement du Vivant, qu’est-ce que
t’en dirais ?
Moi : Ben je signe, tout
de suite !
Soi : Tu peux, oui,
c’est un placement sûr. Eh oui ! Magie de la vie : c’est toi qui fait
tout ça ! Bien plus puissant que tu ne le crois sur ce que tu perçois, tu
as le doigt sur l’interrupteur et tu l’avais oublié.
Mais Je suis là.
Pas loin.
Derrière…
On ne peut s’étreindre qu’en
s’abandonnant l’un à l’autre.
Mes bras sont toujours
ouverts…
Tu seras toujours mon
meilleur compagnon …
Moi : Et là, on s’est
bien pris dans les bras, je T’ai bien ressenti … même si c’est un peu flou …
Soi : Tu n‘as pas besoin
de mettre des mots dessus. Savoure …
Moi : ….
Moi : …. Silence …. Vivant
… sont les seuls mots qui me viennent … comme un ruisseau qui coule
silencieusement …
Soi : C’est bien
Moi ! Goûte encore …
Moi : …… je n’ai plus
envie de parler, comme si j’altérais la qualité de ce qui est goûté … rien
qu’en y pensant …
Soi : Je n’aurais pas
mieux dit. En effet, les pensées freinent ta sensation … de ce qui est… au
fond…
Moi : …
Moi : …
Moi : …
Soi : C’est bon,
hein ?...
Moi : … Attends … encore
un peu … s'il te plait …
Soi : Gourmand, va !
T’inquiète, c’est à ta disposition, à volonté, n’importe quand …
Moi : …
Soi : Ca fait du bien de
se sentir profondément vivant …
Moi : Mmmm … Ooooh que
oui !
Le meilleur nectar auquel
j’ai pu m’abreuver !...
Soi : Bon. Nickel. Et tu
sais maintenant du plus profond de toi qu’il est possible d’y revenir à
l’instant où tu le souhaites. C’est pas une bonne nouvelle, ça ?
Moi : Une très bonne
nouvelle ! Merveilleuse même ! Mais, si c’est si simple, pourquoi
tant de gens se sont cassées les dents sur cette interrogation ?
Soi : Ils se sont
heurtés à leur(s) propre(s) croyance(s). C’est tellement simple que ça peut
paraître compliqué.
Entendons-nous bien, il est
nécessaire, pour avoir conscience de la simple et profonde réalité, de passer à
travers les croyances qu’on peut avoir à propos de ce que « je » est
et de ce que « je » n’est pas.
Le chemin que tu as parcouru
en quelques instants t’a été rendu assez simple car tu as accepté de dépasser
les réponses, sous formes de mots, de pensées, que tu pouvais avoir. Ce qui apparaît
est la simple réalité dissimulée sous les croyances apparentes.
C’est un chemin sans distance
dont la durée dépend de ton abandon à ce qui est.
Certains sont encore en train
de se faire les dents dessus puisqu’ils s’accrochent à « trouver une
réponse ».
Or, tout l’intérêt de cette
question, c’est d’amener justement là où il n’y a pas de mots. Donc, pas de
réponse sous forme de pensées, mais en forme de ressenti, corporel, physique.
Subtil mais néanmoins réel. A cet endroit-là, il n’y a pas d’explication mais
une implication certaine. Je suis Là.
D’ailleurs, ce n’est pas
vraiment un endroit mais plutôt un envers, l’envers du décor. Au-delà du miroir
des apparences de ton existence.
Moi : Eh ben. Ca en
fait, des révélations ! J’espère que je m’en souviendrai le plus souvent
possible.
Soi : Je suis là, si tu
le demandes, pour te rappeler à l’ordre, pour te rappeler que tu as un centre
et que tu peux t’y référer. Que tu es Le centre de Ta vie !
Moi : Ok, alors je te le
demande ! Maintenant et pour le reste de ma vie. Je me doute bien que,
quand je serai en proie à certaines émotions, j’aurai plus de difficultés à
faire ce chemin. Même s’il est simple.
Soi : Oui, c’est simple,
mais pas forcément facile.
Ca dépend de ta capacité du
moment à lâcher ce à quoi tu t’accroches sans le savoir. Ne t’inquiète pas. Ca
se fera au fur et à mesure, sans que tu n’aies l’impression d’y travailler.
Autre chose : tu n’es
pas forcément « la proie » de tes émotions, elles ne sont rien si tu
n’es pas là pour leur permettre d’exister. Tout comme les mots sur l’écran
d’ordinateur ne peuvent être là sans lui, elles sont dépendantes de ton
existence.
Elles ne sont ni plus ni
moins que des nuages qui voilent la lumière du soleil quand tu es au sol mais
qui ne voilent plus rien quand tu es en avion, plus proche du soleil. De ce
point de vue, tu peux voir les nuages aussi bien que le soleil.
Et, Dieu, que les nuages sont
beaux quand ils sont éclairés par le soleil !
Moi : C’est
génial ! Génialement simple.
Soi : Je ne te le fais
pas dire.
Moi : Ca me fait l’effet
d’avoir finalement trouvé la solution d’une devinette que je cherchais à
résoudre depuis une éternité. Et c’était là, juste sous mes yeux.
Soi : Eh oui, la
devinette suprême ! Après laquelle chacun court, du président au mendiant,
en passant par la star de télé-réalité … qu’il le sache ou non.
Moi : Si j’essaie de
raconter ça, je vais passer pour un farfelu !
Soi : Parfois, oui.
Moi : Les gens ne
comprendront pas !
Soi : Ca tombe bien, ce
n’est pas quelque chose à comprendre !
Seulement une expérience à ressentir,
dans laquelle on peut s’immerger, éprouver de la détente, de la paix.
Moi : J’ai bien senti ce
relâchement, en effet.
Soi : Si ça peut te
rassurer, tu n’es qu’un portier du Grand Hôtel de Soi. Joli, non ?
Moi : Oui, je me vois
bien dire : « Eh ! T’as vu ? Y’a une porte là !
Attends, je vais l’ouvrir … Wouah ! Oh putain !... Tu vas pas y
croire !... »
Soi : C’est Le mot !
Bien vu mon gars, c’est exactement ça.
Et tu n’as aucune obligation
de faire entrer qui que ce soit.
Aucune théorie à faire
valoir.
Aucune pression d’aucune part,
si tu es en train d’expérimenter ce dont tu parles.
Moi : Juste pour le plaisir
alors ?
Soi : Oui ! La joie
d’être, simplement. Ce que tu vivais depuis des années en ermite, caché dans ta
grotte en milieu citadin, tu peux le vivre dorénavant avec les autres. Le
plaisir de ce partage vaut tout l’or du monde.
Moi : Et avant, je me
nourrissais d’argent. C’est ça Ton sous-entendu ?
Soi : Tu l’as bien
entendu. C’est tout à fait ça. Juste en dessous. La médaille d’argent.
L’humilité du deuxième. Celui
qui rêvait de la plus haute marche du podium mais qui, bon gré, mal gré, se
contente de la seconde place.
Maintenant, il est temps que
tu savoures cette délicieuse qualité qu’est l’expression de Soi, dans
l’humilité et l’affirmation. Celle de sentir, avec une profonde justesse, ce
qui est au plus profond de toi.
Ta véritable place.
Ta seule place. Puisque c’est
la Mienne.
Je suis.
Autre chose, il est clair
pour moi (évidemment, vu que c’est Moi) que « ne pas avoir d’argent »
a été un refuge pour éclipser les relations sociales, trop difficiles à gérer
pour toi.
Sans expression de Soi, dur
de s’affirmer.
Sans affirmation de Soi,
l’expression est difficile.
Pourtant, et tu t’en rends
compte maintenant, elle peut être si facile et jouissive quand tu ne fais
qu’affirmer ce que tu es. Ta place. Ma place. Je suis Là.
Moi : Encore faut-il la
trouver !
Soi : Je suis là pour ça,
mon copain !
Moi : C’est vrai, merci !
J’ai sûrement trouvé que c’était
une bonne solution, sur le moment. Après un temps certain, c’est devenu assez
bouillant. La cocotte-minute montait en pression et je n’avais qu’une solution,
la libérer. Sortir de mon enclave.
Soi : Et te voilà, en
train de livrer ce dialogue intérieur à qui voudra bien l’entendre, résolu à ne
plus être esclave de ton périmètre de sécurité.
Le temps passé à M’explorer
sans le savoir n’a pas été vain. Le dialogue a eu le temps de mûrir, pendant
ces années-là. Lui donnant ainsi la clarté que tu gardais dans l’obscurité, à
l’intérieur. Comme un précieux cadeau dont personne n’aurait été digne, toi le
premier … En commençant à le partager, tu as pu te rendre compte que le sujet
parle à tout le monde.
La Révélation de Soi touche
chacun.
Non pas une révélation divine
dont tu aurais été le chanceux témoin. Quoique.
Mais plutôt, comme en
photographie, la révélation d’une chose déjà présente mais qu’on ne voyait pas.
Jusqu’à ce qu’elle saute aux yeux, claire et nette. A cet instant-là, tu es le
témoin de Toi-même.
Tout le monde ayant sa propre
chambre noire, il appartient à celui qui a la clef de développer lui-même son
propre négatif. Personne ne le fera à sa place, pas même moi ! C’est à
l’entière discrétion du maître des lieux.
Pour autant cela ne demande
pas tant d’effort que l’on croie, juste de la bonne volonté, tu t’en es bien
aperçu.
Moi : Encore faut-il
qu’il soit au courant de l’existence de cette pièce. Et qu’il ne l’ai pas
transformée en bunker !!!
Soi : A un moment donné,
celle-ci sera découverte, forcément. Finalement, il n’y a pas d’autre endroit à
découvrir.
En explorant le monde entier
et toutes ses merveilles, tu parcours le chemin de retour à toi-même.
En expérimentant l’extérieur,
tu voyages à l’intérieur.
Tous les chemins mènent chez
Soi.
Qu’ils paraissent longs,
difficiles ou chaotiques n’empêche en rien que Je sois là, en chacun. Lui permettant
avec délectation de parcourir le chemin pour me retrouver, en s’égarant.
Au fur et à mesure des
désillusions du monde, on se rend bien compte que celui-ci est incapable d’épancher
la soif de complétude qui anime chacun. Le voile entre extérieur et intérieur
se dissipe peu à peu et l’on assiste à la rencontre entre soi et Soi. Ici
commence la danse des pôles et finit le combat des opposés.
Moi : Si j’ai bien
compris, il n’est nul besoin de s’aventurer dans le monde extérieur pour
trouver ce qui est ?
Soi : Je vois bien que ta
facette « oisif » cherche à se disculper. Je te rappelle qu’il n’est
nul besoin de faire quoique ce soit pour se trouver. Seulement accepter de
s’abandonner à Soi. En conséquence, tu peux aussi bien être ermite dans une
cabane au fond des bois que PDG de multinationale, en passant par journaliste
voyageant à travers le globe, cela ne fait aucune différence pour Moi. Je suis
au cœur de chacun, et chacun peut m’y trouver, à tout moment, dans n’importe
quelles conditions.
Moi : Je disais juste ça
pour faire avancer le débat !
Soi : Polisson,
va ! Tu vas pas me la faire ! Je sais bien ce qui se passe en toi. Je
suis ton cœur. Je suis même au cœur de ton cœur, là où aucun mensonge ne peux
subsister.
Je sais que tu en as marre de
ne pas vivre la joie de goûter à l’extérieur. Ce n’est plus la peine de
chercher à intérioriser, le travail est fait. Tu peux t’autoriser à prendre des
vacances maintenant, bien méritées soit dit en passant !
Autre chose : Une petite
précision, ce n’est pas un débat qui se tient ici. Je n’ai rien à défendre,
rien que Je veuille que tu entendes si tu n’en as pas envie. C’est seulement à
ta demande que Je Me fais entendre.
Tu m’entendras d’autant mieux
que tu n’auras pas d’idées préconçues, d’a priori sur les choses dont on discute.
Tu vois bien que c’est très loin d’un débat.
Moi : Ok. Ok. C’est
juste … une entente fraternelle … sur un sujet qui nous tient à cœur, n’est-ce
pas ?
Soi : C’est ça,
Frangin ! La qualité de ton entendement dépend uniquement de celle de
notre entente. Plus tu te familiariseras avec ce dialogue, mieux tu M’aimeras,
mieux tu M’entendras.
Moi : Merci de cette
mise au point. C’est clair maintenant.
Soi : Je t’en prie.
Moi : On arrête là pour
aujourd’hui ?
Soi : En fait, Je
n’arrête jamais de te parler.
Moi : Pipelette ! Ok,
je stoppe l’écriture pour le moment alors, ça te va comme formulation ?
Soi : Bien sûr, tout me
va ! Bisou ma poule !
Moi : Bisou. A
bientôt