Salut, et bienvenue !

Salut, et bienvenue !

Je me suis longtemps posé des tas de questions sur la vie, sur ma vie. A me creuser les méninges.

Après un certain temps passé sur terre, j’ai trouvé des réponses à quelques unes de mes interrogations. Pourtant, la vie me semblait recéler bien plus de mystères que je n’avais d’explications.

Balançant continuellement entre insatisfaction et satisfaction, je ne trouvais qu’une détente provisoire, avant que quelque chose ne cloche.

Un désir profond et continuel me turlupinait : trouver comment faire pour être satisfait tout le temps. Totalement épanoui.

L’idée m’est finalement venue, après moult recherches d’informations auprès de mes pairs, de demander au premier concerné ... Moi.

Et si je discutais avec moi- même, qu’est-ce qu’il en ressortirait ?

Qu’est-ce qu’il aurait à me dire ?

C’est sur cette interrogation que débutèrent ces monologues avec Soi …

Ep. 4 : Noms


Moi : Salut ! J’ai pas mal de questions pour Toi !

Soi : « Qui ? »

Moi : Qui quoi ?

Soi : C’est la seule réponse.

Moi : Comment ça ?

Soi : Qui se pose ces questions ?
         Qui cherche des réponses ?
         Qui est au centre de toutes tes questions ?
         Qui est satisfait ou insatisfait ?

En voilà des questions intéressantes, tu trouves pas ?

Moi : En tout cas, on dirait que ça t’intéresse, Toi ! Tu vas t’empresser de m’en dire plus, j’imagine …

Soi : Si tu me le demandes si gentiment ! Allons-y !

Moi : Ca va faire référence à La fameuse question « Qui suis-je », non ?

Soi : Exactement ! Sacrée question, hein ? Tu as pu, en te posant très sincèrement cette question, te rendre compte du Silence Vivant qui t’habitait en profondeur. Juste ?

Moi : Oui, oui …  J’aurais plutôt dit « la Vie silencieuse » mais bon …

Soi : Ca peut être la « Conscience ronronnante » aussi !...

Moi : Ou encore « La vie qui bourdonne », ou « La vie qui frétille », non ?

Soi : La Vie, quoi ! La liste des noms qu’on me donne est infinie, tu t’en doutes. Malgré leur nombre, les étiquettes sont des habits dans lesquels Je Me sens un peu étriqué. Ils ont tendance à me boudiner, à me restreindre, à filtrer ma lumière, à atténuer mon éclat !

D’ordinaire, ceux qui me connaissent depuis longtemps me nomment par l’inverse, exemple :
Je serais « Le Sans-forme » tandis que toi tu symboliserais « La forme ». Je serais « l’Absolu » et toi « le relatif »,
« l’Essence » et toi « l’existence ».

Bref, tous les noms sont bons et, en même temps, aucun ne me correspond vraiment, puisque Je suis là où les noms ne suffisent plus.

Les mots font partie de la forme, limités par nature, aussi ne sont-ils pas en mesure de rendre compte de ce que Je suis, illimité. Ce quelque chose qui n’a pas de forme mais qui, pourtant, est bien là. On peut s’apercevoir de cette présence en laissant émerger la « non-réponse » à la question « Qui suis-je ? ». Une simple réponse silencieuse.

Tu ne peux me contacter intimement qu’en arrêtant de chercher à me nommer. Il est impossible de Me donner un nom sans Me travestir, ne serait-ce qu’un peu. Ceci étant dit, Je ne suis pas contre me déguiser de temps en temps !

Moi : Je peux t’appeler « Dieu » alors ?

Soi : Fais comme bon te semble ! Certains le font, en effet, parfois même sans m’avoir parler en direct ! Juste par ouï dire. Cela ouvre évidemment la porte à toutes sortes de spéculations fallacieuses, et aux dérives qui en découlent. D’autres me baptisent ainsi pour essayer de parler de Moi comme ils le peuvent, mais sans être dupes du caractère limitatif des mots. Voilà l’exemple typique de nom auquel on peut attribuer des qualificatifs, alors que Je suis «l’Inqualifiable ». Les mots servent à décrire, aussi sont-ils impuissants face à l’indescriptible.

En vérité, Je ne suis « que » la Vie.

Avec tout ce que tu peux imaginer et mettre dans ce « fourre tout ».
Une catégorie tellement vaste qu’elle englobe tout. Pas seulement l’existence vécue entre l’instant de ta conception et ta mort, mais aussi le Principe qui anime l’existence de toute chose, y compris de l’espace et du temps.

Je suis l’Essence qui permet que tout existe.

Tu peux m’appeler « Tout ».
Tu peux aussi m’appeler « Rien », puisqu’il n’y a pas de mots qui puissent rendre compte de ce que Je suis vraiment.

Moi : Ca va, t’arrives quand même bien à te décrire, malgré tout !

Soi : Sûrement parce que c’est toi qui me traduit, et que tu manies pas trop mal ta langue !

Tu peux même m’appeler « On », puisque c’est indéfini. C’est un titre parfait pour « l’Indéfinissable » !

Moi : J’avais plutôt l’habitude de dire que « On est un con. » mais ça me plait encore plus.

Soi : Vu que tu peux me retrouver partout, Je suis aussi « le con de service » que tu croises au coin de la rue, ou à ton bureau, si t’en avais un !

Moi : Et donc, au fond, je n’ai pas de nom, moi non plus ?

Soi : Cherche !

Moi : Comment ça ?

Soi : Cherche, maintenant, dans le silence que tu as contacté, s’il y a une réponse à cela.

Moi : Ok.

Moi : …

Moi : …

Soi : Alors ?

Moi : Oui, j’ai trouvé !

Soi : Ah oui ? Qu’est-ce que c’est ?

Moi : Ben … Depuis cette espace silencieux, je n’en ai absolument rien à foutre !!! Tout me va !

Soi : Aah, bravo !!! Là, tu laisses place à la perspective divine !

Tu vois comme toutes les questions s’effondrent quand tu goûtes cet état ? La majorité de celles-ci forment un bruit de fond dans ton esprit. Il semble t’empêcher d’entendre le silence or, il n’en est rien. Tu peux y revenir maintenant et à chaque instant, à condition que tu te souviennes qu’il est là, derrière tout ce brouhaha. Il te suffit de faire une pause et de revenir à ton état naturel : Moi.

Moi : Oui, je vois. C’est comme un rendez-vous silencieux avec Toi. Je n’ai pas eu de réponses mais mon besoin d’avoir celles-ci s’est estompé.

Soi : Ca soulage, hein ? Depuis cet espace de paix, tu t’offres une perspective infinie sur tout ce qui te tracassait, le rendant obsolète. Ca ne te sert plus à rien car toutes tes projections mentales n’ont plus court à cet endroit-là. Ton besoin de savoir est assouvi par la Connaissance directe de ce qui se passe au fond de toi. D’un coup, tu es rassasié !

Moi : Pourtant il faut bien que je me projette un peu pour subvenir à mes besoins vitaux ?

Soi : L’un n’empêche pas l’autre. Tout dépend de la source des projections.

Est-ce que c’est toi, quand tu te soucies de ce qui peut t’arriver et que, donc, tu essaies de contrôler l’issue des évènements ?

Ou bien s’agit-il de toi, quand tu as confiance en ta capacité de te débrouiller dans n’importe quelle situation, parce que tu es conscient de ce que tu es en profondeur ?

Moi : Je vois, il ne s’agit pas d’insouciance, de naïveté, mais d’une assurance qui devrait être naturelle.

Soi : Elle l’est, naturelle. Mais vu que tu as tendance à oublier ce simple fait, tu as passé une bonne partie de ta vie à chercher à être rassuré. Ce faisant, tu dissimulais de plus en plus ta joie de créer derrière le paravent de tes peurs. Ainsi Passé et Futur ont pris le pas sur le seul moment dont tu disposes en vérité : le Présent.

Moi : Je me souviens bien quand, à l’école, on nous parlait de l’avenir et de ses risques, en particulier le chômage.

Soi : Je me souviens de la frousse qui t’envahissait en écoutant ces discours ! Evidemment, les profs et le système scolaire ne sont pas exempts de craintes. Pour te protéger et te rendre à même d’affronter ce monde, tes éducateurs semblent mener une guerre contre l’insouciance.

La peur de l’avenir était déjà bien présente, encore plus près, dans ta famille. Te souviens-tu de ce qu’il semblait falloir faire pour mériter l’amour de tes parents ? Comment se tenir ? Comment parler ? Quand se taire ?

Moi : Pas vraiment, mais je me rappelle bien les engueulades qui s’en suivait si je ne me comportais pas comme il le fallait. Ca laisse des marques, au sens propre et au figuré.

Soi : Es-tu en paix avec ça ?

Moi : Oui. J’ai compris, depuis, qu’ils exprimaient beaucoup plus facilement leurs peurs que leur amour. Je ne peux pas les blâmer d’avoir peur.

Soi : C’est beau, cette compréhension, et ça soulage, de ne pas leur en vouloir.

Moi : Oui, je suis conscient qu’ils ont fait ce qu’ils ont pu, avec les moyens qu’ils avaient à ces moments-là.

Soi : Chaque être humain est, en effet, enclin à faire tout ce qu’il fait dans un seul et unique but finalement, être rassuré, et son entourage en fait les frais. Les peurs et les conditionnements de chacun se retrouvent ainsi projetés dans le fonctionnement de la société et de la civilisation mondiale.

Moi : Et on se retrouve au milieu d’un beau bordel !!!

Soi : Où chacun tend à se sentir en sécurité, en paix, aimé. De toutes les manières imaginables.

Moi : Oui, on voit bien que, pour certains, l’attaque est la meilleure défense !

Soi : En cherchant dans l’avenir ce qu’ils ne trouvent pas dans le présent …  Ca ne te rappelle pas quelqu’un ?

Moi : Ben si, moi ! Si je comprends bien, tout le monde est dans le jus parce qu’on a du mal à être présent, consciemment ?

Soi : Eh oui, on fait la guerre pour avoir la paix. La paix qui est déjà là, dans l’instant, mais qu’on ignore.

Moi : Sur ces belles paroles, je te laisse jusqu’à la prochaine fois. Merci frérot ! A bientôt !

Soi : A tout de suite !!!...

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